Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Ann, j’ai 56 ans et j’habite à Jette depuis 25 ans. Je viens de la campagne, et d'une famille d'horticulteurs et de maraîchers. J'ai toujours mené une vie de citadine, mais - avec l'âge peut-être ? - je ressens de plus en plus l'appel d'un retour aux sources et à la terre.
Pourquoi participez-vous au projet ?
Parce que je suis accro aux plumeaux jetables dont je tairai la marque, et que j’ai besoin d’aide pour rompre cette dépendance ;-) Non, plus sérieusement : Parce que je crois qu’ensemble on peut faire beaucoup plus que tout seul. Parce que je suis de plus en plus consciente du fait que les pollueurs, ce ne sont pas que ‘les autres’. Parce que si ma commune n’a été pour moi qu’un dortoir pendant plus de 20 ans, les circonstances m’ont offert le temps et l’occasion d’y vivre vraiment et de découvrir à quel point elle est dynamique et belle, mais aussi que cette beauté était vulnérable. Parce que j’aime les challenges et que j’ai expérimenté que quand on a une vie très active et très remplie, que l’on ne dispose pas d’un budget extensible et que l’on vit en copropriété, les bonnes résolutions bio/écolo sont parfois difficiles à tenir. Parce que j’ai envie d’apprendre, de partager et de transmettre autour d’une initiative qui me parle vraiment.
Quels gestes adoptez-vous déjà?
Je trie mes déchets. Je n’achète plus de manière impulsive. Je n’achète pas de plats cuisinés, et je m’amuse à trouver des recettes originales pour accommoder les restes. J’ai appris que je ne risquais pas de m’empoisonner avec un yaourt dont la date est dépassée d’une heure …J’essaie dans toute la mesure du possible d’acheter bio et local. Je limite l’utilisation de la voiture et je me déplace à pied ou en transports en commun. J’utilise les sacs réutilisables. Je réutilise l’eau ‘des chats’ pour arroser les plantes. J’essaie de ne pas tirer la chasse quand ce n’est pas vraiment nécessaire, mais j’ai du mal …Je ne prends pas de bains. Je ne laisse pas couler l’eau inutilement. Je ne me rue plus sur un spray chimique chaque fois que j’aperçois un puceron. J’ai appris les vertus du vinaigre, du bicarbonate de soude et des huiles essentielles. J’essaie de ne plus déposer systématiquement dans le panier à linge sale un vêtement que je n’ai porté que quelques heures. Je limite l’utilisation du lave-vaisselle et du sèche-linge. J’ai résilié mon abonnement TV … mais j’ai toujours une TV. J’utilise un maximum d’ampoules économiques et j’éteins la lumière quand je quitte une pièce. Il paraît qu’il fait froid chez moi. Moi, je ne trouve pas. Je me suis habituée à vivre avec quelques degrés de moins et je profite de la douceur des pulls, ponchos et écharpes … achetés dans des magasins de vêtements de seconde main. J’ai fait installer du double vitrage. Je ramasse un maximum de déchets lors de mes promenades dans les bois. Je suis une dévoreuse de livres : je ne les achète plus, je les loue à la bibliothèque.
Avez-vous des craintes ?
Oui. Je trouve que manger exclusivement bio et local est trop cher pour moi. Mais peut-être n’ai-je pas trouvé les bonnes pistes ? Vivre en pleine conscience de son impact écologique, prend du temps et de l’énergie. Et je me demande comment concilier ce mode de vie avec une vie professionnelle à temps plein où l’on rentre à la maison après 19 heures. Seuls les supermarchés sont encore ouverts à cette heure-là. Les moments de loisirs sont comptés, et si je dois remplacer la voiture par des transports en commun pour me rendre chez des amis ou dans la famille ou participer à des événements, je multiplie par 4 ou 5 la durée des trajets aller-retour … j’ai fait le calcul .... Comment faire pour que ce mode de vie ne devienne pas une contrainte ? J’ai le radicalisme en horreur, même – et peut-être surtout – lorsqu’il se manifeste ‘pour la bonne cause’. Alors, j’espère que le projet NIJ sera marqué par le respect, la bienveillance, la patience et la convivialité.
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